La place des femmes

La course à pied est aujourd’hui l’un des sports les plus pratiqués au monde, par les hommes comme par les femmes. Selon la plateforme Strava, qui regroupe plus de 95 millions d’athlètes, la marche, la course à pied et le vélo sont les trois activités les plus populaires chez les femmes en 2021.

Selon une étude récente réalisée sur plus de 70 000 courses sur route (du 5 km au marathon) dans le monde entier, la participation féminine est passée de 20% en 1986 à plus de 50% en 2018, principalement en raison du nombre de femmes sur les courses de 10 km et moins (src. "les sportives"). Il est à noter que cette part est plus importante aux Etats-Unis qu’en Europe.

Cependant, si les femmes sont de plus en plus nombreuses à courir, elles restent encore minoritaires dans les compétitions. Et plus la distance est longue, plus l’écart se creuse.

Ainsi, si sur un 10 km les femmes sont majoritaires, sur un 21 elles ne sont plus que 50% et cette part descend à 30% sur un marathon. Notre course n'échappe pas à ces statistiques.

Quels sont les facteurs qui expliquent cet écart ? Quels sont les freins, en particulier pour la longue distance ?

Une discrimination historique

On peut tout d’abord rappeler que la course à pied en compétition leur a été accessible tardivement. En effet, pendant longtemps, les femmes ont été exclues des épreuves d’athlétisme, considérées comme trop physiques, dangereuses pour leur santé voire même indécente. Elles ont dû se battre pour être acceptées dans les courses sur route, comme le célèbre marathon de Boston, où Kathrine Switzer a été la première femme à s’inscrire officiellement en 1967, et à terminer, malgré les tentatives du directeur de course de l’arrêter en pleine course. Elles ont ainsi dû attendre 1972 aux Etats-Unis pour se voir autoriser la participation aux courses olympiques. Plus près de chez nous, le premier marathon olympique leur a été autorisé en 1984 et des courses courtes distances comme le 3000m n’ont été accessibles qu’en… 2005 !

Aujourd’hui encore et si cette interdiction est heureusement loin dans les souvenirs, les freins invoqués ou sous-jacents sont divers et variés. Si sur le plan physique, il a été démontré que les femmes ne sont pas moins capables que les hommes de courir longtemps, comment peut-on expliquer ces différences de participation ?

Freins pratiques ? Avant de pouvoir participer, il faut trouver le temps pour s’entraîner ! Les raisons sont-elles à chercher alors du côté des inégalités hommes-femmes qui perdurent dans la prise en charge des tâches quotidiennes, en particulier en lien avec les enfants ?

Freins psychologiques ? Les femmes ont sans doute souvent plus de mal à faire de leur entraînement une priorité, à faire passer ce moment pour elles avant le reste. Il semble qu’elles se posent plus de questions, s’interrogent sur leur capacité à réussir. A contrario, ont-elles moins besoin de se prouver qu’elles sont capables de parcourir de telles distances ? Sont-elles juste plus raisonnables ? 

Freins sanitaires ? On sait que plus le parcours est long, plus il faut pouvoir gérer la réalité féminine : un simple acte anodin comme pouvoir aller aux toilettes devient source de stress supplémentaire lorsqu’il est plus facile pour un homme de s’arrêter en cours de route ; on ne parle pas même pas de la crainte et des contraintes de se retrouver en course un jour de règle.

Quelles que soient les raisons précises, il est désormais établi que les disparités dans le taux de participation relèvent davantage d’aspects psycho-sociologiques que physiologiques.

Au Baloise Marathon de Namur, nous ne pouvons pas réaliser l'entraînement à votre place, mais nous mettons tout en place depuis la première édition pour que les différentes courses soient les plus accessibles, les plus confortables pour tous et aussi les plus égalitaires possibles !

Nous sommes parmi les premiers à avoir instauré un prize money équivalent pour les femmes et les hommes, montrant ainsi que la valeur et l’effort n’est pas moins ou plus important chez l’un ou l’autre.

Des toilettes sont disposées au départ de chaque course mais également à chaque ravitaillement.

Une garderie gratuite est mise à disposition afin que chaque parent puisse participer sans se soucier de cet aspect logistique.

Cette année, pour encore plus de confort, de nombreux vestiaires et douches non-mixtes seront disponibles au centre sportif namurois "Tabora" à une centaine de mètres de l’arrivée.

Le 7 mars prochain nous organiserons avec Alexandra Tondeur, la marraine de la course, une conférence sur la course à pied et les femmes. Restez connecté.es pour vous y inscrire.

En espérant soulever quelques freins et vous voir nombreuses le 7 avril, dites nous d’ici là qu’est-ce qui freine ou vous aide dans votre pratique et votre participation à des courses ?